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19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 16:25

                               

 

 

 

Le problème du terrorisme traverse une grande partie des sociétés actuelles qu'il s'agisse de la peur de le subir ou de la possibilité d'y participer. La série américaine "Homeland" aborde ce problème et offre une redéfinition extrêmement profonde du terrorisme. 

 

L'histoire présente le retour d'un soldat au pays après avoir été séquestré pendant plusieurs années. Ce thème du retour au pays est relativement classique dans l'imaginaire américain mais ici l'idéal du retour du héros est violemment écorché. En effet, le soldat est dès son retour sur le sol américain soupçonné par un agent de la CIA d'avoir été retourné et de fomenter un attentat contre les Etats-Unis. Se met alors en place une dialectique subtile entre ces deux anti-héros qui, comme s'attachera à le montrer toute la série, sont d'abord et avant tout des êtres à l'existence tragique. 

 

Au-delà de ce synopsis, la série entend mener une redéfinition du terrorisme. Pour les auteurs, le terrorisme n'est pas unilatéral, et encore moins l'affrontement de l'orient contre l'occident. Le terrorisme est une pratique partagée autant par l'islamisme radical que par la CIA. Chaque groupe de pouvoir entre en conflit avec les autres et font reposer la possibilité de faire flancher le camp adverse en usant d'une stratégie perverse qui consiste à utiliser l'amour que des individus se portent mutuellement pour menacer de le détruire ou le détruire effectivement. 

 

Plusieurs exemples nous permettent de soutenir cette position. Nous nous arrêterons sur un exemple de terrorisme pratiqué par l'islamisme radical et un exemple de terrorisme propre à la CIA. Au fil de la série nous apprenons que le soldat américain n'a pas été séquestré durant plusieurs années mais qu'il fut accueilli par le principal ennemi de la CIA. Ce dernier lui a demandé d'éduquer son fils et de lui enseigner l'anglais. Le soldat accepte et finit par aimer l'enfant qui, quelque temps après, est tué par des tirs américains. C'est alors que le chef islamiste demande au soldat de venger la mort de son fils, ce qu'il semble accepeter. Dans cet exemple le terrorisme apparaît comme l'utilisation de la profonde peine éprouvée par le soldat liée à la perte de l'enfant. 

Autre exemple qui concerne les pratiques de la CIA cette fois-ci. Un terroriste présumé refuse de parler et de donner les noms de ses complices. Les agents fédéraux menacent alors de ne pas protéger la famille de cet individu s'il ne révèle pas ce qu'il sait. Encore une fois, il y a utilisation de l'amour à des fins politiques. 

 

Ces deux exemples qui auraient pu être multiplié, montre que le terrorisme n'est pas seulement une problématique politique mais qu'il repose toujours-déjà sur des considérations intimes. Le véritable terrorisme n'est pas seulement des luttes entre des idéaux contradictoires mais c'est d'abord et avant tout le viol de l'amour que peuvent se porter des êtres. Abuser ou utiliser l'amour à des fins politiques, c'est la définition extrêmement pertinente qu'offre Homeland du terrorisme. 

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